Prendre soin de soi et des autres

Un esprit sain dans un corps sain : Faisons de la santé mentale une cause nationale

La santé mentale est la nouvelle crise sanitaire. La consommation d’antidépresseurs est préoccupante. Près de 5% de la population a déjà sérieusement envisagé de se suicider et la pandémie a encore aggravé la situation. Les conduites à risque ont augmenté chez les jeunes ; scarification, troubles alimentaires, prise excessive d’alcool et/ou de drogues… Les troubles mentaux comme la dépression ou le burn-out affectent de nombreuses personnes âgées et sont à l’origine de plus d’un tiers des incapacités de travail de longue durée. Nous voulons faire de la santé mentale, en particulier celle des jeunes, une véritable cause nationale, notamment en favorisant une détection précoce des situations à risque.

36,4%
Pourcentage de travailleurs en incapacité de travail longue durée souffrant de troubles mentaux comme la dépression ou le burn-out.
1.720
Nombre de décès par suicide enregistré en 2019. Les chiffres les plus élevés ont été constatés chez les 45-64 ans. Le suicide est la première cause de décès chez les jeunes. Il est également la 3e cause de mortalité précoce, c’est-à-dire une mort survenue avant l’âge de 75 ans.
52,3%
Pourcentage de Belges indiquant que leur santé mentale avait été affectée négativement par la pandémie de la Covid-19 au cours des 12 derniers mois (étude statistique publiée par Statbel en février 2022). Parmi les catégories de population, ce sont les 16-24 ans qui sont les plus impactés : 63,1% des jeunes font état d’une dégradation de leur état de santé mentale par suite de la pandémie.

Ce que nous proposons 

Les professionnels du soin, du social et de l’enseignement seront formés afin d’être en mesure de détecter les situations à risque et d’orienter les personnes vers des professionnels de la santé. Des moyens complémentaires seront notamment octroyés aux centres PMS et PSE pour la mise en place de groupes de parole où les jeunes peuvent s’exprimer sur leur ressenti et leur santé mentale comme physique.

Les jeunes auront droit à douze séances individuelles remboursées par an avec un psychologue agréé, assurant ainsi un suivi régulier et professionnel. Ils auront également la possibilité de consulter des professionnels de la santé mentale en ligne afin de leur garantir un accès rapide et sans contrainte géographique.

La convention « soins psychologiques » de première ligne sera renforcée afin de rendre ces soins plus accessibles. La formation des médecins aux pathologies mentales sera renforcée. Des Équipes Mobiles d’Intervention Psychologique circuleront dans des bus ou des camionnettes équipés dans les communes afin d’approcher les solutions thérapeutiques et de les rendre plus accessibles. Elles permettraient un premier contact avec un professionnel de la santé mentale sans rendez-vous. Le rôle du médecin généraliste dans la prévention, la détection et le suivi de la prise en charge des maladies mentales sera mieux reconnu. Le développement de collaborations plus étroites entre les psychiatres et les médecins généralistes sera soutenu afin de favoriser une approche globale du patient.

La loi sur le bien-être des travailleurs sera également revue afin de renforcer sa mise en œuvre. Chaque travailleur aura notamment droit, dans le cadre de la médecine du travail, à une consultation psychologique afin de faire le point sur sa santé mentale. Les projets pilotes mis en place actuellement en vue d’accompagner les travailleurs indépendants et de prévenir les problèmes de dépression et de burn-out seront progressivement élargis. Une attention particulière sera accordée au burn-out des soignants eux-mêmes. Le Forem et Actiris développeront des formations sur le bien-être et la gestion du stress.

Pourquoi ?

  • Les jeunes font face à des difficultés accrues pour trouver leur place dans la société. Ils sont conscients qu’ils seront amenés à trouver des réponses à des problématiques complexes telles que le réchauffement climatique, la paupérisation, l’affaiblissement du pouvoir d’achat, etc. Ce qui affecte leur optimisme et génère de l’anxiété ;
  • La législation belge sur le bien-être au travail est une des plus performantes d’Europe. Elle est pionnière en matière de prévention et de lutte contre le stress et de harcèlement au travail. Elle ouvre la porte à des stratégies permettant d’impliquer davantage le personnel dans l’amélioration des conditions de travail et de l’organisation du travail. Pourtant sa mise en œuvre reste laborieuse. Trop souvent, elle est prise comme une formalité sans réel suivi et sans traduction opérationnelle des plans d’action. Par manque de volonté, d’ambition et d’investissement de la part des décideurs au sein des entreprises, l’absentéisme, en hausse constante, est un des résultats de cette politique manquée