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Soigner les dépendances : Privilégions une approche sanitaire de la consommation de drogue

En matière de stupéfiants, l’interdiction pénale de la consommation nous paraît contre-productive. Réprimer les consommateurs engendre la stigmatisation, l’exclusion sociale et favorise l’entrée dans la délinquance. De leur côté, les forces de l’ordre peinent à comprendre pourquoi elles doivent se mobiliser sur la lutte contre le cannabis, sachant que le pouvoir judiciaire n’en fait pas une priorité. Nous pensons qu’il serait souhaitable de privilégier une approche plus sanitaire des dépendances et d’offrir un accompagnement humain et sanitaire au consommateur dans le cadre des politiques de santé publique, tout en évitant la banalisation de la consommation.

x2
Augmentation de la consommation, elle a doublé entre 2001 et 2018
½
La part des détenus condamnés pour des infractions en lien avec la drogue
6
Le nombre d’overdoses mortelles est divisé par 6 au Portugal suite à la décriminalisation de la consommation de drogues

Pourquoi ?

  • La répression engendre la stigmatisation et l’exclusion sociale. De nombreuses personnes en situation de dépendance n’osent pas demander d’aide de peur d’être condamnées. Stigmatiser les consommateurs pour un comportement qu’ils ne peuvent contrôler favorise l’entrée dans la délinquance
  • Tant que la production, la vente et la consommation des drogues ne sont pas encadrées légalement, il est très compliqué de les contrôler. L’illégalité de la production et de la vente, pour le cannabis, ainsi que de la consommation pour d’autres drogues, empêchent tout contrôle sur les produits en circulation. Décriminaliser les drogues permettrait à l’Etat d’avoir un droit de regard sur un marché jusque-ici clandestin et d’y assurer la traçabilité des produits sur toute la chaîne, du producteur au consommateur.
  • La clandestinité de la consommation de drogues illégales constitue un facteur aggravant de la situation sanitaire des consommateurs problématiques. Les conditions de consommation, spécialement par injection, conduisent au développement de pathologies graves qui pourraient être évitées. De plus, il est possible d’éviter de graves conséquences en contrôlant la qualité des drogues.
  • Le Portugal a décriminalisé l’usage de toutes les drogues en 2001, assortissant cette mesure d’un renforcement de la prévention, de la réduction des risques et des soins aux consommateurs qui ont un usage problématique. Cette politique audacieuse, sur laquelle on a un recul de vingt ans, engrange des résultats positifs et n’a pas provoqué d’explosion de la consommation de stupéfiants.

 

Ce que nous proposons

La prévention de toute drogue, y compris l’alcool, et l’accompagnement de ceux qui consomment sera privilégiée par rapport à la répression. La consommation du cannabis sera dépénalisée afin de faire passer ces consommateurs du Code pénal au code de santé publique. Afin de lutter contre les trafics et les réseaux clandestins et de réduire le risque de glissement des consommateurs vers la délinquance, une production de cannabis étatique officielle sera préconisée. Elle permettra un meilleur contrôle et un accompagnement, un encadrement et une limitation de la consommation. Toute autre forme de vente et de production de drogue sera sévèrement réprimée.

La prévention, l’information et les besoins en santé seront mieux financés avec l’argent provenant de la vente du cannabis. Les capacités de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies pour mener des actions de formation seront renforcées et le transfert de ses connaissances aux professionnels confrontés au problème lié à la drogue sera facilité.

 

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