Nous souhaitons que, lorsque des photos sont retouchées, cela soit systématiquement indiqué. L’acceptation du corps passe en effet par la libération de la tyrannie des stéréotypes, de l’image véhiculée par les publicités, des photos retouchées ou les filtres sur les smartphones qui nous confrontent à des corps irréels.
32% des adolescentes
accusent Instagram de rendre l’acceptation de leur corps plus difficile
¼ des jeunes
qui ne se sentent « pas assez bien » en veulent Instagram pour cause
+70%
de suicides chez les jeunes filles par rapport aux années 2000
L’idée transcende la question d’altération virtuelle de sa propre image : que ce soit pour affiner sa silhouette, dissimuler les diverses imperfections de notre peau, rendre son regard plus perçant, ses dents plus blanches, ses abdos plus saillants… nous devons tous pouvoir être capable de s’accepter tel que l’on est. Bien sûr, cela ne veut pas non plus dire que nous ne devons rien faire pour devenir une meilleure version de nous-mêmes : nous sommes tous responsables de l’entretien tant physique que psychologique de notre corps.
Or, l’utilisation de filtres numériques et de retouches diverses n’accomplissent (et n’accompliront d’ailleurs jamais) rien d’autre que le creusement d’un écart toujours plus grand entre notre perception de la réalité et le véritable état de celle-ci. Résultat : on se laisse charmer par son « soi numérique », au point où certains d’entre nous finissent par ressentir une déception croissante – voire un dégoût dans certains cas – par sa véritable image.
Bien plus que les retouches de sa propre image personnelle, nombreux sont aujourd’hui les blogueuses, influenceuses qui utilisent ces moyens techniques, des personnes auxquelles les jeunes mais pas seulement s’identifient de plus souvent et veulent ressembler comme si c’était la norme.
Nous avons parlé de l’affinement des silhouettes mais il s’agit aussi de mentionner les grossissements, en effet, dans les milieux professionnels, il n’est pas rare que des mannequins trop maigres, parfois eux-mêmes atteints de maladies telles que l’anorexie soient employés et que les photos soient ensuite retouchées avec un grossissement afin qu’elles aient la silhouette parfaite et attendue.
Cela est d’autant plus alarmant que cet effet d’une perversité peu commune a comme cible privilégiée les jeunes adolescentes, qui traversent déjà une période particulièrement difficile de leur vie de par les différents changements que leur corps traverse et les responsabilités qu’ils impliquent. Plusieurs études scientifiques ont notamment dévoilé qu’il existait un lien direct entre l’utilisation de photos retouchées et le développement de troubles de l’appétit tels que l’anorexie et la boulimie.
Dans le même objectif, nous devons continuer à lutter contre les sites et plateformes qui font l’apologie de l’anorexie en exprimant trucs et astuces pour y arriver et maigrir de manière extrême et rapide ou en proposant des challenges.
Nous ne pouvons pas refuser à qui que ce soit la possibilité de retoucher ses photos, mais nous souhaitons que cela soit indiqué lorsqu’elle sont diffusées, notamment sur les réseaux sociaux afin de limiter les effets néfastes. Nous souhaitons également que les mannequins professionnels soient contraints de présenter un certificat médical de bonne santé à présenter avant les séances photos ou défilés afin d’interdire la présentation de mannequins trop maigres comme c’est le cas en France depuis 2015.