Régénération de la culture
La culture nous distingue des autres êtres vivants. Elle façonne notre éducation. Elle nous permet de dépasser nos instincts et nos pulsions. Elle nous pousse à interroger le monde et à donner du sens à notre existence.
La culture nous distingue des autres êtres vivants. Elle façonne notre éducation. Elle nous permet de dépasser nos instincts et nos pulsions. Elle nous pousse à interroger le monde et à donner du sens à notre existence.
La régénération de la culture implique de faire de l’éducation un axe central du développement humain. L’éducation est pour nous la mère de toutes les politiques.
La régénération de la culture est aussi celle de la culture sociétale. Nous voulons vivre dans une société qui favorise l’esprit d’initiative et la participation de tous, une société où chacune et chacun s’efforce de faire de son mieux, une société où la valeur d’une personne dépend de ce qu’elle réalise, de ce qu’elle apporte aux autres et à la collectivité, pas de ce qu’elle possède.
Nous sommes convaincus que notre niveau de démocratie et de respect des libertés se mesure à la vivacité de notre culture.
La culture ouvre un espace d’émotions et de beauté essentielle. Elle nous permet de dire et se dire, de parler du monde dans lequel nous vivons, d’imaginer comment celui-ci pourrait se transformer, que ce soit dans les livres, sur les scènes de théâtre, d’opéra ou de cirque, par le biais de la peinture, de la sculpture, des installations, en dansant, en jouant de la musique, en réalisant des films, des créations radiophoniques…
Cette faculté d’imagination est subversive, c’est elle qui provoque les découvertes et les révolutions. Ce n’est pas pour rien que les dictatures et les régimes autoritaires s’attaquent en premier aux artistes.
La culture, dans notre pays, a trop souvent été considérée comme une politique publique accessoire, une variable d’ajustement des crises sanitaires ou des contraintes budgétaires. Nous voulons qu’elle joue un rôle pivot dans l’arsenal des politiques publiques.
Nous voulons réaffirmer le droit inaliénable de tous les citoyens et citoyennes à la culture, et cela dès le plus jeune âge.
L’école est le lieu où l’on apprend à entrer en relation avec les autres, où l’on devient citoyen, où l’on acquiert les savoirs, les compétences, les savoir-faire et la culture qui permettront de prendre une part active dans la société. L’éducation doit aussi permettre à chaque élève de construire sa confiance en lui, une compréhension du monde et de la société, un esprit critique, le goût d’entreprendre et de développer sa créativité.
L’accès à un enseignement de qualité est primordial pour assurer une égalité des chances et permettre à chacune et chacun de trouver sa place dans la société. L’école doit favoriser l’inclusion et l’émancipation. Nous pensons qu’une collaboration entre le monde scolaire et le monde de l’entreprise est essentielle pour élargir l’offre d’enseignement en alternance et donner l’opportunité à des jeunes de s’épanouir et d’apprendre un métier.
Nous voulons que les jeunes aient un niveau de connaissances de base plus élevé, en ce compris ceux qui se destinent à l’enseignement qualifiant. Nous déconstruirons les stéréotypes de genre pour que des jeunes filles n’hésitent pas à s’orienter vers des formations qualifiantes dans des secteurs en pénurie, comme la construction ou les métiers numériques, bastions essentiellement masculins.
L’école de l’excellence à laquelle nous aspirons n’est pas une école qui met en concurrence les élèves, qui valorise ceux qui réussissent mieux que les autres, qui relègue celles et ceux qui rencontrent des difficultés. L’école doit permettre à chacune et chacun de développer pleinement ses aptitudes et de pouvoir donner le meilleur de soi.
Nos sociétés sont de plus en plus diversifiées, interconnectées et interdépendantes. Nos différences se creusent et se transforment parfois en véritables fractures : linguistique parce que nous avons de moins en moins d’échanges entre francophones et flamands ; culturelles quand des communautés se replient sur elles-mêmes ; religieuses lorsque l’antisémitisme et l’islamophobie se déploient ; entre les genres ou les orientations sexuelles quand on ne parvient pas à surmonter les stéréotypes…
Nous sommes convaincus de la nécessité de mettre en dialogue les personnes et les cultures. Nous ne parviendrons pas à faire société si nous nous contentons de vivre les uns à côté des autres sans apprendre à nous connaître.
Faire société, c’est vivre les uns avec les autres, s’entendre sur un projet commun et des valeurs partagées. C’est être intransigeant envers toute forme de rejet de l’autre et d’extrémisme. C’est aussi tenter d’approcher l’autre, de le comprendre, de nouer des relations avec lui, de le considérer avec bienveillance, de le reconnaître comme « son » autre.
Les différences d’origines, de cultures, de convictions, de genres, de préférences sexuelles ou d’aptitudes, sont des richesses lorsqu’elles se nourrissent mutuellement.
Nous défendons la diversité : diversité des origines et des opinions, diversité des personnes et des cultures. Nous devons reconnaître qu’il continue d’y avoir chez nous des discriminations inacceptables qui se manifestent par des propos, des actes directs ou indirects et nous battre pour y mettre fin. Nous sommes convaincus que chacune de ces discriminations est une injustice mais aussi un cadeau fait aux mouvements fondamentalistes.
Nous dénonçons les assimilations gommant toute trace de spécificités intimes, tout comme les replis communautaires. Nous voulons une société apaisée, renouant avec l’aspiration d’une même appartenance à l’humanité, indépendamment de l’origine, la culture, la couleur de peau ou les convictions philosophiques. Nous nous sentons Charlie quand le radicalisme violent frappe, juifs au moindre acte d’antisémitisme, musulmans lorsque l’Islam est confondu avec l’islamisme, Rohingyas, Ouïghours, chrétiens d’orient, Yézidis… quand ils sont honteusement attaqués ou discriminés.