« Je ne suis pas un bulldog de la politique »

On avait des questions très différentes à poser à l’engagée, à la femme, à la députée bruxelloise et à la vice-présidente de notre mouvement. On l’a donc invitée et on a proposé à Gladys Kazadi une interview “Quatre facettes”.

L’Engagée

  • Tu entames ton deuxième mandat comme députée. Ton approche sera différente?

J’ai plus d’expérience. Après un premier mandat “Découverte”, j’ai développé de l’expertise dans une série de matières : l’entrepreneuriat féminin, la lutte contre le racisme et les discriminations, la prévention en santé… Ça va me permettre d’être encore plus assertive, plus combattante pour faire avancer ces causes importantes pour nous, Les Engagés.

  • Comment as-tu vécu la vague turquoise qui a déferlé lors des élections de juin et octobre?

Avec beaucoup de fierté ! Je dois te faire une confidence : quand on a lancé le processus de refondation, je ne comptais pas parmi les plus rassurés. Mais je ne regrette pas d’avoir suivi Maxime Prévot. Aujourd’hui, on a un mouvement qui répond davantage aux enjeux actuels et futurs de notre société, on est en contact encore plus étroit avec les citoyens et les acteurs de terrain et on représente bien la population belge francophone. Parmi nos députés, il y a une diversité qui permet d’avoir une sensibilité forte dans beaucoup de domaines.

  • Tu produis ton podcast “Gladys discute” où tu reçois des acteurs de la vie bruxelloise. C’est quoi ta démarche ?

Je propose un cadre où je retire ma casquette politique pour recevoir des citoyens engagés dans une ambiance décontractée. Ça aide à délier les langues sans être dans le cadre rigide de la politique. Être à l’écoute. C’est complètement l’ADN du mouvement…

La femme

  • C’est quoi être une femme de 30 ans aujourd’hui en politique?

C’est un honneur mais aussi un défi. Un honneur parce que je sais qu’on n’est pas nombreuses avec mon profil à être en politique. Je sais que je porte aussi un message d’espoir pour d’autres générations. Mais être femme, c’est aussi devoir naviguer dans un monde majoritairement masculin. Les attentes sociales ne sont pas les mêmes.

La représentation dans les médias est moindre. On a toujours tendance à davantage blâmer une femme qui fait une erreur que lorsque c’est un homme. Il y a encore une série de combats à mener et de stéréotypes à briser.

  • Tu es une jeune maman aussi. C’est de la pression en plus?

Ce n’était déjà pas simple de jongler entre l’engagement et la vie privée. Là, on ajoute la parentalité. Il faut réussir à concilier tout ça. Mais je mets un point d’honneur à montrer que c’est possible. Qu’on ne doit pas nécessairement choisir entre avoir un engagement politique et être une mère. Je veux ouvrir la porte à toutes les femmes qui ont le désir de s’engager mais qui sont refroidies par ces questions de parentalité.

Devenir maman, ça a aussi donné de l’envergure à certains de mes combats : augmenter les places en crèches ou le soutien aux familles, par exemple.

  • Au Parlement bruxellois, on a presque atteint la parité le 9 juin dernier. C’est un combat en passe d’être gagné?

Il y a encore beaucoup de travail. On avance mais on a encore besoin de compter sur des mécanismes comme les quotas pour s’approcher de la parité. On aura gagné quand on pourra oublier ces quotas et que les femmes seront présentes et reconnues en politique simplement parce qu’elles sont compétentes.

Gladys Kazadi Convention 2023

La Bruxelloise

  • Il semble quasi impossible de former un gouvernement en Région bruxelloise. Qu’est-ce que ça dit de Bruxelles ?

Ça dit beaucoup de la division qui règne à Bruxelles. Cela montre aussi une difficulté de communication. Un manque d’écoute active, attentive les uns envers les autres. C’est aussi un des combats que je mène. Je ne suis pas un bulldog de la politique. Face à des problèmes, je suis persuadée que les solutions se trouvent en co-construisant. C’est peut-être ce qui manque le plus à l’heure actuelle.

  • Les Engagés vont mieux à Bruxelles mais la “remontada” n’a pas été aussi marquée qu’en Wallonie. C’est quoi la clé?

Depuis les élections, on a une équipe régénérée. Avec de plus en plus de personnes issues de la société civile qui nous rejoignent.

Chacun amène ses spécificités dans le débat politique. On est issus de tous les coins de Bruxelles. On a des origines différentes, des backgrounds différents… Et cette complémentarité, je pense vraiment que ce sera une force pour faire monter encore plus Les Engagés à Bruxelles.

  • Quels seront les grands enjeux de cette législature à Bruxelles ?

Beaucoup de questions se posent autour de la sécurité. Ça touche toutes les grandes villes et Bruxelles n’est pas épargnée.

Il y aura aussi les enjeux de mobilité, de logement, de cohésion sociale et de vivre-ensemble… Bruxelles, c’est une ville monde. Elle est riche de sa diversité mais ça demande des politiques qui permettent d’y vivre en harmonie. Et tout ça, avec une situation budgétaire alarmante…

La vice-présidente à l’action citoyenne

  • Le mouvement s’apprête à être aux commandes à tous les niveaux de pouvoir. Dans ce contexte, l’action citoyenne, ça peut rester une priorité ?

Ça l’est même encore plus qu’avant ! On doit rester connectés au terrain via les actions citoyennes. C’est la vision des Engagés ! Ce n’est pas l’un ou l’autre, ni l’un plus que l’autre. On les voit vraiment comme des dynamiques connectées et complémentaires.

  • À quoi doit-on s’attendre en matière d’actions citoyennes en 2025 ?

On veut davantage d’initiatives de terrain lancées par des dynamiques locales. On a déjà bien enclenché ce processus mais maintenant que la période électorale est derrière nous, on va pouvoir mettre les bouchées doubles. On a vocation à être sur le terrain, avec les citoyens. À pouvoir les entendre. À construire des projets avec eux et pour eux.

  • Comment nos lecteurs peuvent-ils s’engager davantage dans l’action citoyenne ?

Dans chaque bassin de vie, on a développé des dynamiques locales qui mettent sur pied des actions. Il ne faut surtout pas hésiter à les rejoindre. On vous invite aussi à donner des idées. Vous êtes les mieux placés pour identifier les besoins dans votre région.

N’hésitez pas à me contacter par email : gladys.kazadi@lesengages.be pour toute demande d’information ou pour partager les projets que vous voudriez lancer.

Avec nos équipes, on se fera un plaisir de vous accompagner dans ce processus !

Gladys Conférence Presse 2023