Quelle école pour demain ? Faisons le point

Dans un contexte budgétaire délicat et afin de lutter contre la pénurie d’enseignants, nous réfléchissons actuellement à des mécanismes de modernisation et d’attractivité de la profession. Ces mesures s’accompagnent également d’une volonté d’optimisation des filières de formation, de rationalisation des ressources, ou encore d’évaluation de certains régimes. Ces réflexions ne sont pas sans soulever de légitimes interrogations du monde enseignant, des parents et des élèves. Il nous revient de démontrer que les ambitions que nous portons pour l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles va de pair avec la considération que nous donnons aux acteurs de terrain. 

Nous entendons les préoccupations. Soyez assurés que le respect, la concertation, l’amélioration des conditions de travail et d’apprentissage sont les leviers qui guident notre action. Nous souhaitons évidemment être transparent et offrir les informations précises qui permettront à chacun d’évaluer la pertinence de nos propositions. Alors faisons le point :

  • Nominations/statuts des enseignants dès janvier 2025

Les droits des enseignants nommés sont pleinement préservés. Aucune nomination déjà accordée ne sera remise en cause. Les discussions autour d’un nouveau contrat à durée indéterminée (CDI) concernent les nouveaux enseignants à partir de 2027.

L’objectif est de mieux protéger les nouveaux enseignants grâce à un CDI qui offre une stabilité professionnelle rapide ainsi que des avantages spécifiques. Les conditions et caractéristiques de ce CDI seront définies en concertation avec le monde enseignant.

  • Quel avenir pour l’enseignement qualifiant ?

L’enseignement qualifiant est une priorité : Le qualifiant constitue un levier indispensable pour l’émancipation de nos jeunes et pour leur insertion professionnelle . Si certaines mesures budgétaires visent à optimiser son fonctionnement, d’autres sont spécifiquement dédiées à revaloriser son image et renforcer son utilité.

L’enseignement qualifiant sera optimisé ! Objectif : que les élèves soient formés et pris en charge par les opérateurs les plus pertinents, selon leur profil et leur choix de filière. Actuellement, 5.400 options sont organisées, mais 2.700 d’entre elles comptent moins de dix élèves, dont 1.300 qui ont des offres similaires à proximité. Il s’agit de clarifier le périmètre des différents opérateurs (qualifiant, enseignement pour adultes, Forem, Actiris, IFAPME…) et d’assurer que chaque élève trouve l’opérateur optimal pour l’accompagner.

Par exemple : les élèves majeurs décrocheurs ou ayant déjà un CESS pourront être redirigés vers des formations adaptées dans l’enseignement pour adultes ou en alternance. Cette réforme s’accompagne d’investissements (2 millions d’euros) pour soutenir les élèves décrocheurs, améliorer l’orientation et renforcer l’insertion professionnelle.

Tu es un élève du qualifiant ?

Les conditions d’accès au supérieur restent inchangées. Demain, un élève qui choisit l’enseignement de qualification aura toujours une voie d’accès à l’enseignement supérieur.

Avec un CESS, tu peux obtenir un certificat de qualification pour te spécialiser ou changer d’option via l’enseignement pour adultes ou un centre de formation. Ce choix vers des formations, parfois en soirée ou en alternance, sera accompagné pour t’aider à faire celui qui te convient le mieux.

  • La fin des DPPR ?

Aucun projet de texte concernant les DPPR n’existe et ne fait partie de la DPC. Il est par contre exact que l’administration analyse le poste des DPPR afin d’en comprendre l’éventuel impact (ou pas) sur la pénurie d’enseignants. D’autres postes sont analysés de la même manière, dans une logique de bonne gestion budgétaire et de bonne gouvernance. Ceci participe à l’évaluation des politiques publiques. Cela ne signifie pas qu’une suppression est prévue, mais bien une volonté de mieux comprendre l’impact de cette mesure pour s’assurer de sa pérennité.

 

  • Plus de charge de travail ?
Le gouvernement aspire au contraire à une réduction de celle-ci en travaillant d’une part à un choc de simplification administrative; et d’autre part, à plus d’autonomie pour les équipes éducatives.

Cela se fera en partenariat avec les acteurs de terrain. Parmi les mesures phares :

  Les exigences en matière de collecte de données et de reporting seront allégées, limitant ainsi les tâches non pédagogiques.
→  Les directions et équipes éducatives disposeront de plus de flexibilité pour organiser les moyens en fonction des besoins locaux, ce qui réduira les contraintes externes souvent perçues comme inutiles. Cette autonomie s’accompagne d’une responsabilisation accrue, mais avec un cadre simplifié et adapté aux réalités du terrain.

→  Une plateforme numérique sera créée pour centraliser et alléger la gestion administrative des carrières des enseignants.

 

  • Vers la suppression du « pot maladie » des enseignants ?

Le pot maladie permet aux enseignants d’accumuler les jours de congé maladie non pris pour anticiper leur retraite. Ce dispositif n’est pas supprimé. Une réflexion sera menée au cours de la législature sur les aménagements de carrière, notamment pour garantir un équilibre entre bien-être au travail et soutenabilité budgétaire. Aucune mesure n’est envisagée, et la réflexion se fera en concertation avec les partenaires sociaux. L’administration procède à une analyse de son coût et de son impact sur la pénurie d’enseignants, comme elle le fait pour d’autres postes budgétaires.

  • Le nombre d’élève par classe risque daugmenter ?

Aucune mesure générale n’annonce une augmentation du nombre d’élèves par classe. La seule mesure concernant les tailles de classe vise les classes de moins de 10 élèves dans certaines options du qualifiant, où une réorganisation est demandée pour optimiser les ressources. Cela ne concerne pas l’ensemble des classes et n’implique pas une augmentation généralisée du nombre d’élèves

L’enseignement préservé malgré un contexte budgétaire difficile

Le Gouvernement a hérité d’un déficit de 1,1 milliard d’euros prévu pour 2024, risquant de grimper à 1,6 milliard d’ici 2029 à politique inchangée. Face à cette situation, nous avons choisi la responsabilité : stabiliser le déficit tout en poursuivant les investissements dans l’enseignement.

Malgré cette situation budgétaire étriquée :
  • Le budget consacré à l’enseignement continue d’augmenter
  • Des mesures de lutte contre la pénurie sont prises
  • Les enseignants conservent l’ensemble de leurs droits
  • Le plan d’investissement dans les bâtiments scolaires est concrétisé
  • Les écoles subventionnées seront progressivement mieux financées pour qu’un élève = élève dans tous les réseaux.