A) Parlement fédéral
1. Une juste rémunération
Depuis des années, le revenu de l’agriculteur sert de variable d’ajustement dans la fixation du prix des produits. Les autres acteurs de la chaine alimentaire, les transformateurs et les distributeurs, conservent leurs marges bénéficiaires et reportent sur les agriculteurs la totalité de l’effort de compression des prix.
Pour Les Engagés, il est temps de mettre fin à cette méthode qui met en péril la survie même des agriculteurs en assurant enfin une juste rémunération pour ceux qui nous nourrissent tout en évitant des hausses de prix pour les consommateurs qui risqueraient alors de se détourner de cette production locale. Sur le même modèle que la loi française EGALIM, nous devons assurer cette répartition équitable du prix et des marges à chaque étape de transformation et la compléter par des sanctions en cas de non-respect des accords par la grande distribution.
Concrètement, nous proposons d’agir en deux temps au Parlement fédéral :
- Nous déposons en urgence une proposition de loi pour fixer des mesures
exceptionnelles et temporaires visant à surveiller la répartition des marges par
l’Observatoire des prix, et à pouvoir intervenir lorsqu’il apparait que sur l’ensemble
de la chaine alimentaire, certains acteurs abusent de leur position dominante au
détriment des producteurs agricoles.
- Nous déposerons dans un second temps (en raison de la complexité du dispositif
sur lequel travaillent nos experts et un bureau d’avocat) une transposition
complète en droit belge du dispositif des lois françaises Egalim qui ne
consistent pas à agir directement sur les prix mais principalement à s’assurer, par
le contrôle de l’autorité publique, que dans le cadre d’un contrat entre tous les
acteurs d’une filière, chaque acteur, à commencer par l’agriculteur, perçoive une
juste rémunération de son apport tout en évitant que le consommateur ne paie le
bien plus cher.
2. Préserver les agriculteurs d’actions en justice de voisins sensibles aux désagréments
sonores et olfactifs
Une proposition de loi, également inspirée par nos voisins français, va également être
déposée afin de préserver les agriculteurs dans leurs activités d’actions en justice
de voisins sensibles aux désagréments sonores et olfactifs.
Concrètement, il s’agit de protéger les agriculteurs de procédures judiciaires pour
trouble de voisinage alors qu’ils exercent leur activité agricole professionnelle,
artisanale et culturelle de façon équilibrée, durable et respectueuse du voisinage.
Il arrive en effet que des néo-ruraux entament des procédures en justice à l’égard des
acteurs essentiels de nos campagnes alors que ceux-ci exerçaient leurs activités
préalablement à leur emménagement.
B) Parlement de Wallonie : La préférence locale d’acquisition des terres agricoles pour éviter
la menace d’accaparement par un non-agriculteur.
Nous allons déposer une proposition de décret pour la préemption des terres agricoles afin d’éviter tout accaparement des terres par des non-agriculteurs comme l’ont dénoncé récemment les organisations agricoles lors de l’acquisition récente d’un grande enseigne commerciale. La Région et les communes pourront acheter elles-mêmes des terres agricoles sur l’ensemble de leur territoire, si et uniquement si, il y a une menace d’accaparement afin de les mettre à disposition de jeunes agriculteurs.
C) Parlement européen et fédéral : Préférence des produits locaux pour les repas des
collectivités
La préférence aux produits locaux et aux circuits courts dans les cantines scolaires subsidiées,
hôpitaux, maisons de repos… doit être permise par l’exception agricole à l’instar de l’exception culturelle. Cette mesure deviendra obligatoire et sera utilisée dans le choix du marché public pour avoir une prépondérance par rapport au critère du prix dans le choix de l’entreprise fournissant les repas. La situation actuelle ne fait que « promouvoir » l’usage des produits -locaux et l’actuel cahier des charges en vigueur en Fédération Wallonie Bruxelles, par exemple, est flou et reste optionnel jusqu’en 2028.