- Moins de 50% des 150 millions €/an d’économie structurelle
En novembre 2021, le Gouvernement wallon s’était engagé à réaliser 150 millions €/an cumulatifs d’économies structurelles pendant 10 ans, et ce en vue d’arriver à un montant d’économies annuelles structurelles de 1,5 milliards € en 2032. Cette décision avait été prise à la suite du rapport de la dette wallonne réalisée des experts. Lors de la confection du budget 2022, aucune de ces économies n’avait été identifiée !
Ce lundi 23 mai, les 150 millions € d’économies ont enfin été annoncés mais le caractère structurel d’une série de montants peut largement être remis en cause :
- En recettes :
- Les 7 millions € attribués au Fonds de la sécurité routière correspondent à une augmentation des recettes des amendes routières en provenance du Fédéral (recette erratique, en fonction des amendes et de ce que le Fédéral rétrocède dans le temps aux Régions).
- Les 2 millions € de recettes de vente de bois, lesquelles dépendent de la coupe de l’année.
- En dépenses :
- Les 6,392 millions € d’adaptation à l’état d’avancement des investissements : ces montants devront être déboursés plus tard, en fonction du retard pris cette année.
- Les 5 millions € sur la gestion de la dette ne peuvent non plus être considérés comme structurels, puisque les taux sont amenés à remonter et à exploser pour la Wallonie ! Dès lors, ils devront être prévus dans le cadre du budget 2023.
- Les 20,8 millions € de financements alternatifs ne peuvent en aucun cas être considérés comme structurels, puisque c’est la constatation vraisemblable d’un retard dans les travaux subsidiés. Dès lors, un effet de rattrapage sera constaté ultérieurement.
- Les 5 millions € d’adaptation aux besoins de la SWCS et FLFNW : en 2022, ces deux organismes auront besoin de moins mais qu’en sera-t-il en 2023 lorsque les taux d’intérêts des prêts hypothécaires remonteront ?
Par ailleurs, pour ce qui est des 38 millions € d’économies dans les dépenses de fonctionnement des UAP et du SPW, comment seront-ils réalisés en 2022, alors que nous sommes déjà à la moitié de l’année ? Qui plus est dans un contexte d’augmentation du coût des matières premières et de l’énergie ? Est-ce à dire que les fournisseurs et prestataires des services publics wallons ne seront pas tous payés en 2022 ? Le Gouvernement wallon s’apprête-t-il à utiliser la « technique de l’ancre » (le Ministre du budget stoppe le paiement des dépenses lorsqu’un seuil est atteint et reporte les paiements au 1er janvier suivant) ?
Enfin, le Gouvernement wallon annonce des mesures d’économie en matière de recherche. Quelles sont-elles ? Est-ce vraiment le moment vu la nécessité d’innover pour relancer la Wallonie ?
Autrement dit, contrairement aux recommandations du groupe d’experts de la dette, le Gouvernement wallon n’a réalisé dans le meilleur des cas que moins de 50% de cette économie structurelle de 150 millions € nécessaires en 2022 ! 84 millions € sont conjoncturels ou fortement aléatoires ! Qu’en sera-t-il lors de la confection du prochain budget 2023 où il faudra rechercher 300 millions d’euros (alors qu’en 2022, le Gouvernement n’aura réellement atteint que 70 millions d’efforts structurels !). Bref, le Gouvernement wallon a déjà raté la 1ère marche de son échelle d’économie structurelle à opérer !